« Je suis en colère mais je ne sais pas pourquoi !». « Ça m’énerve, et je ne peux pas contenir, ça sort d’un coup et après je regrette.» Voilà ce que j’entends régulièrement lors de mes séances.
La colère est une émotion qui a son utilité, toutefois, il est important de comprendre son mécanisme et surtout de ne pas se laisser dominer par celle-ci. Car certes, elle peut être une alliée dans certaines situations, mais elle peut également être votre pire ennemie.
Alors, c’est quoi la colère ? Comment se manifeste-t-elle ? Comment la gérer ?
Qu’est-ce que la colère ?
La colère est un violent mécontentement accompagné d’agressivité. Son intensité peut varier et provoque parfois des réactions physiques importantes. La colère est une émotion énergivore et peut nous faire passer pas toutes les couleurs de l’arc en ciel, mais comme toute émotion, elle a une bonne raison d’être là. Ce pourrait-il que la colère soit bénéfique ? Que cherche-t-elle à nous faire comprendre ?
Il y a différentes nuances de colère, cela va de l’agacement au mécontentement, à l’exaspération jusqu’à la rage. Mais quel que soit son intensité, elle est la manifestation d’un décalage entre la réalité et ce que nous voudrions. Selon notre état d’esprit, un collègue qui ne dit pas bonjour peut simplement nous agacer, ou alors nous mettre dans une rage folle par exemple. Nous voudrions que nos collègues nous disent tous bonjour (nos envies) mais malheureusement tout le monde ne le fait pas (la réalité). Alors certains jours cela n’aura aucun impact sur vous, à d’autres moments, cela vous agacera, et parfois, cela vous énervera tellement que vous irez trouver ce collègue pour lui faire une bonne leçon de morale sur la politesse !!!!
Oui notre tolérance à la réalité varie d’un jour à l’autre. Il est plus facile de monter sur ses grands chevaux lorsque l’on est fatigué par exemple. Ou lorsque que, tout au long de la journée, nous avons croisé une multitude de personnes qui n’ont pas dit bonjour…. Et alors, au bout de la 6e fois, c’en est trop ! On réagit violement…du moins verbalement Et la personne qui est juste passée devant vous sans dire bonjour prend pour tous ceux qui ne l’ont pas fait de la journée.
Pourtant, la colère a du bon et peut être salutaire ! Elle nous permet de modifier nos interactions sociales afin de réagir différemment face aux éléments qui la déclenche. Quand vous savez que telle situation provoque de la colère en vous, vous allez simplement agir différemment pour ne pas laisser la colère arriver. Elle nous permet également de modifier certaines situations qui nous semblent injustes, elle est alors le moteur de nombreux engagements et peut parfois apporter un réel changement dans la réalité. Une situation vous exaspère, vous faite tout pour que cela change, et ça marche !
L’origine primitive de la colère, c’est de faire passer un message à nos congénères : « tu es une menace pour moi alors si tu continues, je t’attaque » et la colère donne la force et l’énergie d’agir (tout comme la peur dans certaines situations.) Elle a donc un double effet : elle nous prévient que la situation n’est pas bonne pour nous, et elle prévient l’autre que vous le percevez comme une menace et donc qu’il doit soit modifier son attitude, soit partir.
Mais alors, doit-on systématiquement laisser la colère s’exprimer ?
Retenir ou laisser sortir la colère ?
Laisser sortir la colère n’a qu’un effet limité dans le temps. Passé la sensation de soulagement liée au fait d’avoir vidé son sac, arrive très vite le jugement intérieur, ce qui n’est pas bon pour l’estime de soi. En revanche, l’égo vaniteux, lui, se réjouira « voilà, tu lui as bien cloué le bec à ce petit c….. ».
Laisser exprimer la colère sans filtre, c’est mettre l’autre sur la défensive car vous vous exprimerez de façon agressive et l’autre se sentira attaqué, alors les échanges ne seront pas sains.
En fait, ce n’est pas la colère en elle-même qui est mauvaise mais les réactions qu’elle provoque en nous et qui peuvent avoir des conséquences bien plus difficile.
- Elle peut compromettre la réussite de nos objectifs. Par peur du rejet ou de l’impact qu’elle peut avoir, nous avons tendance à garder la colère en nous. Elle se transforme alors en ressentiment qui est difficile à réprimer et qui conduit tout droit dans un état de stress permanent. Tout cela reste enfoui en nous jusqu’au jour ou « le volcan explose », à la plus grande surprise de la personne qui se trouvera à proximité de vous et qui ne comprendra pas pourquoi vous vous mettez dans cet état. Il n’y aura d’ailleurs aucune vraie raison à cette réaction de violence, juste l’accumulation de plusieurs choses.
- Elle peut cacher la peur. Le plus difficile dans la colère, c’est de la comprendre et accepter de la ressentir sans se laisser envahir. Quel est le message qu’elle nous envoi ? Il convient alors de prendre un peu de recul sur la situation qui nous agace et se poser quelques questions. Entendez-la, comprenez-la et prenez un temps pour décider de votre réaction. Bien souvent, ce temps fera baisser d’elle-même la colère qui pourra faire apparaître autre chose peut être. « C’est parce que j’ai peur que je m’énerve » « C’est la fatigue qui me fait parler »…. Ecoutez-la pour mieux la comprendre. De plus, la compréhension de l’évènement permet de faire retomber la colère : il y a ce qu’on ressent, et la réalité. Quand votre collègue ne vous dit pas bonjour vous avez l’impression qu’il vous ignore alors que dans les faits, peut-être ne vous a-t-il pas vu, perdu dans ses pensées….
Quoiqu’il en soit, la colère est une émotion, donc, elle nous parle de nous et nous permet de mieux nous comprendre nous-même, nos réactions. Même si elle est dirigée vers quelqu’un d’autre, la colère nous parle uniquement de nous, comment nous réagissons. Elle exprime souvent un besoin qui n’est pas complètement comblé, qu’une limite a été franchie. Elle est également liée au besoin de reconnaissance et de l’affirmation de soi.
La colère est une émotion secondaire, elle née souvent d’une autre émotion. La peur ou la tristesse sont à l’origine de la colère. Derrière toute colère se cache l’une de ces deux émotions. Alors il faut se demander : Qu’est-ce qui vous rend triste ? Qu’est-ce qui vous fait peur ?
Le besoin de tout contrôler peut également faire sortir la colère. Si vous ne supportez pas les retards, que vous êtes maniaque et que vous ne tolérez pas que les choses ne soient pas à leur place, alors c’est souvent la colère qui se manifestera quand quelque chose ne se passera pas comme vous le souhaitez. Il faudra alors se demander pourquoi avez-vous besoin de tout contrôler ? C’est souvent un mécanisme de protection. Pourquoi avez-vous besoin de vous sentir en sécurité ?
La colère doit donc être une alarme, une mise en garde qui doit nous pousser à explorer d’autres émotions, nos comportements et nos besoins insatisfaits.
Apprendre à gérer et comprendre sa colère.
Il y a plusieurs méthodes qui peuvent vous aider à gérer et comprendre la colère. Tout d’abord, identifier les situations dans lesquelles elle se déclenche et voir le tronc commun de ces situations. Est-ce le manque de reconnaissance, le besoin de tout contrôler… ?
Vous pouvez également vous poser certaines questions quand vous êtes en colère pour mieux la comprendre :
- Qu’est-ce qui vous met en colère ?
- Comment réagissez-vous quand vous êtes en colère ?
- Quelles sont les bénéfices de ces réactions ?
- Que vous dit cette colère sur vous-même ?
- Y a-t-il un moyen de la calmer ?
Quoiqu’il en soit, soyez toujours bienveillant envers vous-même, cette colère n’est pas la sans raison. A vous de comprendre pourquoi elle a besoin de s’exprimer.
La méditation peut vous aider à gérer la colère, c’est d’ailleurs un excellent moyen de calmer et d’apprendre à connaitre toutes vos émotions, vos façons de réagir face à des évènements donnés. Posez vous tout simplement et observez…. Observez vos sensations corporelles, observez vos pensées et voyez comment vous fonctionnez.
L’hypnose est également un très bon outil pour vous aider à comprendre, canaliser et pourquoi pas faire disparaitre la colère que vous portez. Elle est bien souvent reliée à un événement antérieur qu’il conviendra de retrouver pour apaiser le souvenir. Par le biais de la libération émotionnelle, vous pourrez ainsi laisser partir cette colère qui vous habite depuis bien trop longtemps. Et parfois, lors de ce travail, vous comprendrez que cette colère est dirigée vers vous et non vers les autres.
Il existe donc des solutions pour gérer sa colère. Nous sommes des être humains et nous ne pouvons pas nous isoler de nos émotions, qu’elles aient un impact positif ou négatif. Le plus important est d’apprendre à la reconnaitre quand elle se manifeste et la comprendre, quel message nous envoi-t-elle à ce moment précis ?